samedi 15 décembre 2007

"Publicité" pour les cercles d'études (Acte 2)

Toujours aussi drôle!

mercredi 14 novembre 2007

Un instant de pur bonheur stylistique!

Extrait de l'Art poétique de Boileau:

Aimez donc la raison : que toujours vos écrits

Empruntent d’elle seule et leur lustre et leur prix

On lit peu ces auteurs nés pour nous ennuyer

Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse

Soyez simple avec art,

Sublime sans orgueil, agréable sans fard.

Il est certains esprits dont les sombres pensées

Sont, d’un nuage épais, toujours embarrassées ;

Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.

Selon que notre idée est plus ou moins obscure,

L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,

Et les mots pour le dire arrivent aisément.

Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.

Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ;

Que d’un art délicat les pièces assorties

N’y forment qu’un seul tout de diverses parties.

Faites-vous des amis prompts à vous censurer ;

Mais sachez de l’ami discerner le flatteur.

Aimez qu’on vous conseille et non pas qu’on vous loue.

Souvent sur ses vers un auteur intraitable

À les protéger tous se croit intéressé.

Cependant, à l’entendre, il chérit la critique ;

Mais ce beau discours

N’est rien qu’un piège adroit pour vous les réciter.

Ainsi qu’en sots auteurs,

notre siècle est fertile en sots admirateurs.

Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire.
Ce texte est pour moi un modèle vers lequel tendre dans toute écriture, mais aussi dans tout prise de parole, qui résume à merveille un certain trait de caractère de la culture française.

Beaucoup gagneraient à ce que ce texte soit étudié au lycée au français (en lieu et place des textes de littérature romantique à l'eau de rose).

Un style pur (oserait-on dire parfait?), beau, rythmé sur la forme et d'une limpidité parfaite sur le fond! Que demander de plus!

Peut-être que tout le monde l'utilise comme modèle, pour tout ses écrits!

vendredi 19 octobre 2007

Quelle autre cause?

Peu de temps, ces jours ci, et cela risque de durer, notamment en raison de la campagne pour les jeunes iraniens baha'is privés d'accès aux études : http://www.bahai.fr/interditsdapprendre

Néanmoins, juste le temps de réfléchir à une citation lue ce matin qui permet de prendre un peu de recul, de réfléchir lorsque les doutes nous assaillent :
"Nous avons clairement établi les moyens propres à favoriser l'élévation, le progrès, l'éducation, la protection et la régénération des peuples de la terre [...] Si cette cause doit être reniée, quelle autre cause en ce monde peut alors être défendue ou jugée susceptible d'être acceptée?"

Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, p. 136
Cette citation contient pour moi le principe même de la recherche personnellement et indépendante de la vérité (auquel le fameux esprit critique français se prête si bien!).

Tant que l'on doute, que l'on recherche, que l'on pense par soi-même...rien n'est perdu!

mardi 25 septembre 2007

Incroyable, et pourtant vrai...malheureusement!

Peu de temps pour écrire en ce moment, principalement pour cette raison ...

Mais pour signaler ce qui s'est passé hier à l'Université de Columbia où le Président Ahmadinejad avait été invité pour une conférence publique, ce qui en soi est déjà critiquable.

Au moins, cela aura permis de confirmer une chose. Cet homme est dangereux!


Tout d'abords, les propos introductifs du Président de l'Université de Columbia :
[...]

Let’s, then, be clear at the beginning, Mr. President you exhibit all the signs of a petty and cruel dictator.

And so I ask you:

Why have women, members of the Baha’i faith, homosexuals and so many of our academic colleagues become targets of persecution in your country?

[...]

Let me close with this comment. Frankly, and in all candor, Mr. President, I doubt that you will have the intellectual courage to answer these questions. But your avoiding them will in itself be meaningful to us. I do expect you to exhibit the fanatical mindset that characterizes so much of what you say and do.

[...]
Le Washington Post a publié l'intégralité des débats lors desquels il était possible de poser des questions par Internet, questions qui ont été posées par un modérateur.

Mais l'introduction du débat par le Président Ahmadinejad est impressionnante, car prise seule, elle peut laisser croire à quelqu'un d'entièrement sain d'esprit. Le reste contredit pourtant largement cette première impression. L'intégralité est intéressante:

Je vous ai laissé son introduction, remarquable de manipulation...et quelques moments autres que la mention des baha'is, si seulement il n'y avait pas tout le reste...l'ensemble en vaut la peine!

AHMADINEJAD (THROUGH TRANSLATOR): In the name of God, the compassionate, the merciful...

TRANSLATOR: The president is reciting verses from the holy Koran in Arabic.

When we take a look around us, we are not happy with what we see. Indeed, it is a most unsatisfactory state of affairs. Insecurity, discrimination and threats of war and security concerns have affected everyone. Continuous wars have, in fact, hurt the human spirit.

I believe if we look at the root cause of some of these problems, we will be able to think of how to build a better future, a more prosperous future, based on peace and security for all humanity.

I believe we all believe strongly that it is possible to create a better world for humanity. And to realize this sublime and beautiful goal, we need to take a look and revise how we view the world around us.

In looking for the root causes of the world problems today, we first confront deviations on how mankind is viewed and how the world is viewed through the prism and point of view, in fact, of some politicians and statesmen, I would say.

AHMADINEJAD (THROUGH TRANSLATOR): We believe in the sublime value of humanity. The almighty God has replaced his position with man's position on Earth as his representative. He gave dignity to him and respect, and called on mankind to make every effort to move toward a prosperous life and to walk on the sublime path that will help achieve it.

God placed man on Earth as his representative. And to guide him, he sent his prophets. God placed the world in man's hand and helped man control it, gave man talents, with the ability to grow those talents, and placed no limits on man's progress in that respect.

God created man above material being and placed that material being into man's hands for his possession.

What this means is that God placed man on a high status and respected him. So, to God, man is the unified truth beyond geographical borders, colors or ethnicity.

God and all his prophets have addressed all human beings from all segments of life. The greatest harm to mankind is to prevent him from pursuing education, to prevent him from moving on the sublime divine path.

The nature of mankind is imbued with God's spirit. God's spirit helps man pursue science and wisdom and love and beauty and kindness and to render service to other mankind. That's what it invites man to do, so no one should prevent a pursuit of science and knowledge by man.

[...]

Lies are incompatible with the truth of mankind and with the objectives that the divine lord has given us for humanity. Lies are an incorrect reflection of the reality and a reflection of those behavior of the liars and the way they think.

Lies have nothing to do with the divine spirit of mankind. Lies deviate thoughts and lead to judgments that weaken the truth and deviate man's path.

Therefore, lies and deceits are in fact a form of oppressing mankind.

[...]

MODERATOR: We have many questions regarding the Baha'i religious minority in Iran. Many of our questioners say that the Baha'i minority has been deprived of their human rights. What would your response be to that?

AHMADINEJAD (THROUGH TRANSLATOR): In our constitution, Christianity, Judaism, Islam and Zoroastrianism are recognized as the official religions.

AHMADINEJAD (THROUGH TRANSLATOR): When we speak of religion, we refer to divine religions. In our country, we follow that law; a law that is based on the majority vote of the people.

[...]

MODERATOR: Bernard Kouchner, the new French foreign minister, recently said that the world should prepare for war with Iran if negotiations fail. Is Iran willing to go to war with the West to protect the Iranian nuclear program?

AHMADINEJAD (THROUGH TRANSLATOR): First of all, he took back what he said and revised it.

And secondly, the United States and France are not the world -- don't speak for the world. And fundamentally, I think the way -- this way of talking and looking at things is wrong. It's really bad whenever a man fails logic -- when logic fails, basically, to engage in military threats.

We are working under the inspection of the IAEA system and our activities are legal and for peaceful purposes. We have -- we don't want any...
Si quelqu'un a vu Bernard Kouchner retirer ce qu'il a dit, qu'il me le signale? Il a peut-être précisé, mais n'a jamais démenti et a même été confirmé par Nicolas Sarkozy.

S'agissant des mensonges, le gouvernement iranien ne cesse d'en proférer au sujet du nucléaire, de la situation des droits de l'homme, et cela à la face du monde...

vendredi 24 août 2007

"Les rapports inégaux créeront frustrations et désespoir"

De retour sur ce blog après un petit break vacancier...l'occasion de partager une fin de lecture!

Marc Ferro n’est plus à présenter et son autorité en matière historique est immense.

Dans Le Choc de l’Islam il donne une perspective historique de l’évolution du monde musulman et de l’Islam en terre non musulmane qui éclaire bien des aspects de notre histoire récente et contemporaine, mais est aussi très lourde de prévisions pour notre futur commun sur la planète Terre.

Une citation vers la fin de l’ouvrage a particulièrement retenu mon attention :
« […] la couleur du drapeau importe peu. Tant que, faute de mesures adéquates, les rapports inégaux créeront frustrations et désespoir, ici comme ailleurs, une bête immonde resurgira. »
Loin de justifier ou d’excuser les fondamentalismes de tout genre (comme le démontre le reste de l’ouvrage, cet extrait met l’ensemble de l’humanité devant sa responsabilité.

La lutte contre les fondamentalismes, contre le terrorisme consistant à lutter contre leur financement, à ultra-sécuriser nos vies, nos sociétés, à faire tomber des régimes soutenant ces mouvements est vouée à l’échec si elle n’est pas accompagnée d’une vision créatrice de ré-éducation de l’ensemble de l’humanité, seule capable de résoudre les problèmes globaux auxquels nous devons faire face.

Tout le reste ne sont que des mesurettes tentant de s’attaquer aux symptômes pour permettre à nos gouvernants de tout bord de se donner bonne conscience !

La lecture de cet ouvrage me fournira dans la foulée deux autres lectures certainement très différentes dans la même série Poches Odile Jacob :
- Dieu, un itinéraire, de Régis Debray
- Convaincre, de Jean-Denis Bredin et Thierry Lévy

vendredi 27 juillet 2007

Persepolis

Superbe film autobiographique de Marjane Satrapi racontant son histoire de petite fille et de jeune femme en Iran.

Les dessins sont sympathiques, les dialogues (joués sans images par trois grandes actrices, Chiari Mastroiani, Catherine Deneuve, et Danièle Darrieux) drôles, le sujet traité difficile.

De quoi obtenir rapidement une première culture de l'histoire de ce pays fascinant et si complexe.

Lorsque l'on voit la difficulté de la vie en Iran pour une jeune fille musulmane, on image le sort de baha'is...

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lundi 16 juillet 2007

Du matérialisme à la vie après la mort

Deux petits évènements, absolument pas liés en apparence et pourtant...

Mon ordinateur (enfin plus exactement mon disque dur) a rendu l'âme (un an même pas après son acquisition - Mac n'est plus ce que c'était...), la dernière sauvegarde de données remontait à six bon mois...

Je viens de le récupérer, "tout neuf", tout propre, mais sans aucune donnée...

Un bon entrainement au détachement des choses matérielles :-)

Plus ou moins en même temps, un enième reportage sur le sujet, pourquoi celui-là m'aura marqué, je ne sais pas.

Toujours est-il que je me suis procuré (c'est facile et entièrement gratuit sur internet) une carte de donneur d'organes.

Sujet pas facile à aborder puisqu'il implique d'envisager la possibilité d'une mort violente jeune. Mais qui sait de quoi demain sera fait?

L'occasion de faire une petite recherche sur la position des écrits baha'is sur la question...

Selon Shoghi Effendi et la Maison universelle de justice, rien ne s'oppose au don d'organes, dès lors que la dignité du corps, temple de l'âme, est préservée.

C'est donc dans cette limite que j'accepte de donner des organes et tissus prioritairement pour des greffes, éventuellement pour la science.

En revanche, pas des organes apparents justement pour préserver la dignité du corps.

Bref, de l'apprentissage au détachement des choses matérielles, à envisager la vie après la mort, il n'y a qu'un pas! :-)

samedi 7 juillet 2007

A chacun sa foi!

Une lecture quotidienne récente en passe de devenir l'une de mes citations fétiches...

"J'ai parfait en chacun de vous ma création, pour que l'excellence de mon ouvrage soit pleinement révélée aux yeux des hommes. Ne souffrez donc pas de rester enveloppés des voiles épais de vos égoïstes désirs.

Ainsi l'homme a toujours été et restera à jamais capable de sentir de lui-même la beauté de Dieu, le Glorifié. S'il n'en avait point la faculté, comment pourrait-il être rendu responsable de ne l'avoir pas fait ?

Si, au jour où tous les peuples de la terre seront rassemblés devant Dieu, il était demandé à un homme: "Pourquoi n'as-tu pas cru en ma beauté et t'es-tu détourné de moi ?" et que cet homme répondît: "Je n'ai fait ainsi que suivre l'exemple des autres dont pas un seul ne s'est trouvé pour tourner sa face vers la vérité", une telle sorte de justification serait assurément rejetée.

Car la foi de tout homme ne dépend de personne autre que lui-même."
Quel beau rappel d'une vérité parfois un peu oubliée. La foi de chaque Homme n'est une affaire qu'entre lui et Dieu.

Par conséquent, personne n'a le droit d'interférer dans cette relation.

De même, chaque croyant a la responsabilité de ne laisser personne interférer dans sa relation à Dieu.

dimanche 17 juin 2007

Shrek le troisième

Le troisième opus est à mon goût moins bon que le second.

Si le début est absolument hilarant (particulièrement la mort du Roi, sisi!) le reste n'est pas à la hauteur de ce début en fanfare.

Cela n'empêche pas que l'on rit bien quand même mais le scénario est moins recherché, et le rythme des blagues moins soutenu, ce qui donne par moment un sentiment de relâchement.

Un point à noter en revanche: la qualité des graphismes s'améliore à vue d'oeil depuis le premier...

L'avocat de la terreur

Voilà un film documentaire qui prête à réfléchir...

Sur le film en lui-même. Très bonne réalisation. Contrairement à ce qui aurait pu être le cas, il ne s'agit pas d'un pamphlet incendiaire, mais plus d'une recherche documentée, minutieuse, opposant des avis, recoupant des témoignages, cherchant dans des milieux troubles la vérité.

Ce qui frappe à regarder ce film, c'est le sentiment que les forces derrières les luttes terroristes de tout poil depuis la fin de la seconde guerre mondiale sont mûes par une seule volonté: celle de remettre en cause l'ordre mondial tel qu'il existe aujourd'hui et Maître Vergès est l'un des fils rouges (avec quelques autres) de ces combats prenant des formes toutes plus variées les unes que les autres.

Ce film montre à quel point la lutte des Algériens pour l'indépendance, la lutte des Palestiniens contre Israël, la bande à Baader, le groupe de Carlos, le terrorisme d'Etat iranien, le terrorisme islamiste, sont tous liés, promus, soutenus par l'existence de personnes dont le seul objectif est visiblement la remise en cause de l'ordre établi : ils participent probablement des fameuses forces de désintégration évoquées par Shoghi Effendi.

Outre le fait que ce film permet aux nouvelles générations de se donner une base de connaissances sur ces périodes troubles, il permet aussi de relativiser la "nouveauté" de l'actuelle "guerre contre le terrorisme".

Il permet de prendre conscience une fois de plus de l'urgence à agir pour changer ce monde!

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jeudi 7 juin 2007

Droits de l'Homme à dimension variable

La Cour suprême iranienne acquitte des meurtriers ayant avoué leur crime au motif que leurs victimes étaient immorales. Ca fait peur...et la source originale est la BBC.

Surtout lorsque l'on sait que l'immoralité est l'un des reproches les plus fréquemment formulés à l'encontre des baha'is en Iran dont la situation ne s'améliore pas (http://www.bahai.fr/iran).

De l'un à l'autre, il n'y a qu'un pas.

A l'inverse, The Guardian (merci à Marco pour le tuyau) prend les baha'is en exemple en matière de droits de l'homme, expliquant que les baha'is défendent les droits de l'homme par principe religieux. Voilà qui est bien dit!

"The example of the Baha'i faith is one way to discredit the idea that universal human rights are in fundamental conflict with the belief in a supreme being. Baha'is have actively used the tools of the United Nations to try to protect their followers from being persecuted for their beliefs. Bahai's have not only benefited from the machinery of human rights, but advocate universal human rights as a point of religious principle. The principle could be extended to other faiths. After all if you believe that a supreme being created the universe, then surely the universal cannot be in conflict with its creator?"

dimanche 3 juin 2007

Les Chansons d'Amour

10 minutes de standing ovation à Cannes, et finalement rien....

Un film un peu difficile à saisir...

Ses indéniables points forts, l'image, la photo, la mise en scène sont vraiment très réussies. Les voix des acteurs sont inégales en qualité, même si globalement bonnes, en tout cas pour les acteurs principaux.

Le scénario laisse à désirer. A part une succession de toutes les histoires d'amour possible dans toutes les combinaisons possibles, rien de transcendental.

Ce film a un mérite, il tire un portrait sans concession de l'absence de repères, de valeurs, de points de rattachement de notre société.

Bref, une comi-tragédie musicale qui laisse un peu sur sa fin...

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Vivement d'avoir de nouveau un peu de temps pour se poser, réfléchir, et écrire autre chose :-)

vendredi 18 mai 2007

L'étrange défaite

La liste de mes lectures en cours dans la colonne de droite n'a pas changé depuis un moment, pour la simple et bonne raison que je ne trouve guère de temps pour lire et quand j'en trouve, j'en profite en général pour lire de l'actualité.

Mais malgré cela, je viens juste de venir à bout de l'un de ces ouvrages, bien que court, offert il y a déjà un certain temps par un père qui est toujours de bon conseil :-)

Ce livre de Marc Bloch, historien, s'intéresse principalement aux causes de ce qu'il appelle "L'étrange défaite" de 1939. Ses angles d'approches sont tour à tour militaires, politiques, sociaux, souvent provoquants.

En vrac, ce que je retiens de ce livre:
  • l'Histoire se répète, les erreurs se répètent,
  • tout groupe social a une certaine résistance au changement,
  • chacun pris individuellement n'a que peu d'impact sur le changement,
  • mais chacun à son niveau a sa part de responsabilité dans l'immobilisme.
Ces conclusions s'appliquent au niveau des êtres humains, mais il en est de même au niveau d'entités comme des entreprises ou des Etats au sein d'organisations internationales.

Aujourd'hui, les baha'is s'efforcent justement de mettre en oeuvre ce type de changement individuel, partant en somme d'un constat très similaire consistant à dire que dès lors que chacun n'est pas conscient de son rôle et de sa place dans l'humanité, le vrai changement ne sera qu'illusion.

Mais là encore, le changement est difficile...

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vendredi 11 mai 2007

Spider-Man 3

Le 3ème Opus fournit un bon divertissement.

Il semblerait que quelques incohérences scénariques entre le 2 et le 3 viennent un peu troubler les fans (dont je ne suis pas!).

La première scène de combat fait un peu peur pour la suite. Elle se passe dans un espace tellement exiguë, avec des plans telles serrés et rapides que l'on ne comprend rien à rien et menace de piquer du nez.

Heureusement, la suite est assez bien réussie pour ce qui est des scènes d'action. Les moments d'humour sont parfois même vraiment drôle.

Bref, la longueur du film passe globalement inaperçue, et l'on peut en profiter...

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mardi 8 mai 2007

Du Président à l'Humanité

"Dis: Il vous sied, ô ministre d'Etat, de garder les préceptes de Dieu, de renoncer à vos lois et règlements et d'être, ainsi, de ceux qui sont guidés comme il faut. Cela sera pour vous meilleur que tout ce que vous possédez, si vous le pouviez savoir. Si vous transgressez le commandement de Dieu, pas un iota de vos oeuvres ne trouvera grâce devant Lui. Vous découvrirez avant peu les conséquences de ce que vous aurez fait en votre vie inutile, et vous en recevrez le juste salaire. Telle est la vérité, l'indubitable vérité." (Extrait des Ecrits de Baha'u'llah, n° 65)
Voilà une lecture quotidienne au lendemain de l'élection présidentielle française qui replace bien les choses dans leur contexte.

Il n'est pas possible (ou presque) de sortir, de voir des amis, d'aller au travail, sans se faire harceler : "Alors qu'est-ce que tu en penses? Content? Déçu?".

Je n'ai pas à être content, déçu, ou à en penser quoi que ce soit. J'ai voté, j'ai voté en mon âme et conscience, même si le choix a été difficile jusque dans l'isoloir, mais après?

Que mon choix ait été celui de la majorité ou de la minorité des français, la démocratie consiste a être respectueux du vote, et ma foi m'impose d'être loyal au candidat élu qu'il corresponde à mon choix ou non.

En tout état de cause, le seul "avis" que je puisse avoir sur la question, est que la classe politique (et pas seulement en France) est dans l'impossibilité de résoudre les défis majeurs auxquels fait face l'Humanité dans son ensemble. Ces défis nous n'allons pas les résoudre chacun dans notre pré carré.

Le seul travail qui en vale vraiment la peine est celui qui consiste à changer une à une les âmes des Hommes, afin que tous réalisent et intériorisent dans leur vie quotidienne que :
"La Terre n'est qu'un seul pays, et tous les Hommes en sont les citoyens."

mercredi 25 avril 2007

Tout ça...dans quel but?

Dans une vie bien chargée, beaucoup d'activités en famille et avec les amis, un travail passionnant mais aussi très prenant, de nombreuses activités en dehors dutravail, ajoutez à cela la nécessité de dégager du temps pour remplir de manière responsable ses obligations citoyennes, et voilà que les jours, les semaines et les mois s'enchaînent à un rythme phénoménal.
Heureusement que les activités en famille et avec les amis compensent un peu en garantissant un certain équilibre important dans de telles circonstances.

Mais tout cela dans quel but?

L'objectif est toujours le même. Contribuer à son échelle à trouver des solutions aux problèmes de l'humanité dans son ensemble. Quelle lourde tâche!

Je pense (et je ne suis pas seul) que cela passe par une application permanente dans sa vie de tous les jours, même si c'est loin d'être facile.

L'attitude face à son travail, dans sa relation aux autres, dans la vie quotidienne hors du travail, tant de domaines et de milieux dans lesquels ils est possible d'appliquer, de faire connaître ses valeurs par l'action, et pas seulement en paroles. C'est dans cette optique que la communauté baha'ie offre des activités permettant de découvrir les solutions proposées aux maux de l'humanité

Pendant cette période politiquement agitée, la question se pose de savoir le temps qu'il convient ou non de passer à s'interroger sur son vote.

Quels pouvoirs et surtout quelle vision ont réellement nos hommes/femmes politiques aujourd'hui pour résoudre de manière globale les problèmes de l'humanité?

Ils n'ont ni la vision, ni les moyens quand bien même ils l'auraient, car la résolution globale des problèmes de l'humanité ne peut pas passer par l'action politique des dirigeants, mais elle ne peut venir que des tréfonds de l'humanité, de chacune et chacun d'entre nous décidant de modifier son approche de la vie, de sa vie, et de notre vie ensembles.

Alors voter? Pas voter? Pour qui voter?

Si les solutions ne sont de toute manière pas disponibles aujourd'hui, vaut-il mieux limiter les dégâts et voter au "moins pire" ou au contraire, accélérer la prise de conscience des problèmes empirants afin de permettre un changement réel?

Si l'on décide de voter, quels importance accorder aux différents éléments des programmes avec lesquels on peut ne pas être en accord?

Eternel questionnement...mais avec la conscience qu'il s'agit plus d'un placebo que d'une vraie solution, l'importance (et donc le temps) qu'il faudrait y accorder doit être relativisée (même si en pratique, cela est loin d'être simple).

Personnellement je participe aux scrutins (mais vous ne saurez pas comment), estimant qu'il est important de connaître et donc de participer dans un système pour pouvoir en voir et en comprendre les failles afin de voir dans quelle mesure les propositions alternatives répondent à ces failles.

L'occasion pour moi de ressortir un viel article au sujet du système politique démocratique le plus répandu aujourd'hui...qui fera l'objet d'un prochain billet...

lundi 16 avril 2007

Détournement du droit en Egypte (3/3)

Dans les deux précédents billets, publiés il y a de cela déjà un peu de temps (désolé, le temps à manqué pour la traduction), le lecteur attentif a pu voir que même si la solution retenue en première instance était meilleure, elle était loin de garantir une véritable liberté religieuse en Egypte, que la Cour a accepté partiellement l'appel pour des motifs plus que fallacieux, mais qu'elle n'a guère eut d'autre choix que de rejeter les arguments procéduraux avancés par l'administration.

A cela il convient d'ajouter que politiquement, annuler le jugement de première instance pour de simples motifs procéduraux aurait eut pour conséquence de ne pas trancher le litige au fond, supprimant donc tout contrôle sur ce que les juges de première instance en renvoi ou dans un autre contentieux auraient pu juger.

Pour le lecteur un peu perdu, rapide rappel. Il s'agit d'une analyse, personnelle, qui vaut ce qu'elle vaut, et n'engage que l'auteur de ces lignes, de la décision du Conseil d'Etat égyptien rendant les baha'is littéralement sans papiers. Pour plus d'informations : http://www.bahai.fr/egypte

La Cour se hasarde donc à une argumentation juridique ignorant plus ou moins tous les arguments invoqués par les requérants.

Les extraits de la décision sont toujours en anglais.

Arguments matériels

L'argumentation suivie par la Cour est la suivante...juristes (et non juristes) assurez-vous que vous êtes bien assis, de tels non-sens juridiques sont incroyables…

L'ordre des arguments a été réorganisé à des fins de clarté de l'exposé. La décision suit une chronologie historique (ce qui rend l'argumentation encore moins convaincante). Les éléments factuels sont issus de la décision (sauf mention contraire)...
  • aujourd'hui, la liberté religieuse est protégée par l'article 46 de l'actuelle Constitution (depuis 1971 selon Google) qui dispose : “the state guarantees the freedom of belief and the freedom of practice of religious rites”. Très bien, voilà qui est très large, MAIS...
  • l'article 34 de la Constitution de 1964 contient exactement la même disposition. Très bien, donc? ... Patience, patience...
  • l'article 43 de la Constitution de 1958 contient exactement la même disposition. Cool…donc ? Patience…CAR,
  • l'article 43 de la Constitution de 1956 est un peu différent : “The freedom of belief is absolute and the state protects the freedom of the practicing of religious and belief rites in accordance with the customs observed on condition that they do not violate the public order and morals.” Vous commencez à comprendre...mais ce n'est pas encore fini…
  • cette disposition là se trouvait initialement dans les articles 12 et 13 de la Constitution de 1923. Des travaux préparatoires et de la rédaction de cette disposition à cette époque lointaine il ressort que la protection de la liberté religieuse ne devant être accordée qu'aux trois religions considérées comme étant "divinement révélées" (l'Islam, le Christianisme et le Judaïsme).
Quelle belle histoire...d'après l'évolution (de bas en haut ci-dessus), il semble que la protection de la liberté religieuse a augmenté avec le temps, et la Cour le reconnaît même.
« It is clear from the above that all Egyptian constitutions guaranteed the freedom of belief and the freedom of religious rites, as they constitute fundamental principles of all civilized countries. Every human being has the right to believe in the religion or belief that satisfies his conscience and pleases his soul. No authority has power over what he believes deep in his soul and conscience. »
Voilà une prise de position très moderne que l'on aurait pu lire dans une décision française, américaine ou autre...

Mais le plus beau est encore à venir...frottez vous les yeux, pincez-vous, vous ne rêvez pas (il s'agit d'ailleurs plutôt d'un cauchemar légal) :
« As to the freedom of practicing religious rites, this has the limitations that were explicitly mentioned in previous constitutions and were omitted in the present constitution, i.e. the condition of respecting the public order and morals. »

« This omission does not mean the purposeful forfeiting of this stipulation and the permitting of the practice of religious rites even if they violate the public order and morals. The legislature considered that this stipulation is self-evident and a fundamental constitutional provision that must be observed without express mention. »
La Cour nous dit donc en substance que tout le monde a droit à la liberté de croyance. Mais en 1923, il ressort des discussions lors de la rédaction de la Constitution que seule la croyance dans les seules trois principales religions devait être protégée. En 1956, ces discussions n'ont pas eu lieu en 1956, seule la condition de respect de l'ordre et de la morale publique fut maintenue.

En 1958, cette condition a même été abandonnée et N'A PAS été reprise de nouveau ce qui a été confirmé en 1964 et 1971.

MAIS, il s'agit d'une simple omission (trois fois de suite pendant 13 ans…ils ont dû dormir tout ce temps…) car cela est "évident" et une disposition constitutionnelle fondamentale…

Un étudiant en droit menant ce type de raisonnement juridique décrocherai probablement la plus mauvaise note de sa vie! Interpréter une disposition de 1971 à la lumière des travaux préparatoires de 1923 autour d'une disposition rédigée autrement et qui a été remplacée quatre fois dont trois sans aucune limitation, c'est du pur délire!

Une fois ce tour de force réalisé, la Cour a dû établir que la foi baha'ie du simple faire de son existance ne respectait pas l'ordre et la morale publics. Un vrai festival :
  • the Baha’i belief – as unanimously concluded by the Muslim “imams” as well as the rulings of the Supreme Constitutional Court and the Supreme Administrative Court – is not among the recognized religions, whoever follows it from among the Muslims is considered apostate “Murtad"
Intéressant !
  • principles and tenets confirm this declaration by their variance with the principles of the Islamic religion as well as their contradiction to all the heavenly religions.
Nécessairement, c'est une nouvelle religion !
  • They absolutely and totally forbid the Jihad that is provided for in the Islamic shari’ah, because they want people and nations to submit to their executioners without any resistance, in return for poetic and sweetened words calling for the establishment of a world government, which is the main purpose of the Baha’i movement. This is one of the secrets of their ties with the colonialists old and new, who embrace and protect them.
Le « and new » s'addresse probablement aux USA…le “old” très probablement Israël ;-)

Pour mémoire, lorsque Baha’u’llah arriva à Haifa, il s'agissait de la Palestine il est atterri là-bas après un exil forcé par des…Musulmans!

Je n'ai pas dû lire les mêmes écrits baha'is que les juges égyptiens...
  • Furthermore, they made up a “shari’ah” for themselves in accordance with their beliefs which forfeits the provisions of fasting…
[Je n'ai sélectionné qu'une sorte de best-of]
« For this reason, the legislator promulgated Law no. 263 of 1960 concerning the dissolution of all existing Baha’i Assemblies and centers in the country and forbade at the same time individuals, establishments or bodies to perform any of the activities that these Assemblies and centers used to perform. »

« This is the law that was brought before the Supreme Court under no. 7 of 2 J. C. on allegations of being unconstitutional, which case it was decided on 1st of March 1975 was unfounded and to be dismissed. This ruling is binding upon all the authorities of the state. »
Au moins un aspect qui soit juridiquement difficile à contrer. La Cour suprême a tranché en ce sens...
In addition, that court also ruled that the said law does not violate the Universal Declaration of Human Rights adopted by the General Assembly of the United Nations on 10/12/1948 and which Egypt signed, because this declaration, despite its guarantee in Article 18 to give everyone the right to freedom of thought, expression and religion, [provides that] “this latter right should be understood within the limits of what is recognized i.e. what is meant by religion is one of the three religions: Islam, Christianity and Judaism”.
Pour mémoire, l'article 18 mentionné est le suivant
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites. »
Je ne vois pas de limitation à ce droit…
Un apparté purement juridique. Il est intéressant de noter que la Déclaration Universelle est invocable en droit égyptien. Les juges français considèrent qu'elle n'est pas auto-exécutoire. Ils se réfèrent principalement aux garanties constitutionnelles et à la Convention européenne des droits de l'Homme.
Pour revenir à nos moutons, je serais ravi d'avoir une discussion avec des juges égyptiens afin qu'ils m'expliquent comment ils justifieraient face à des Hindous, des Bouddhistes, des Zoroastriens (qui sont protégés même en Iran!)...qu'ils ne sont pas protégés par l'Article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Une déclaration s'appliquant à géométrie variable selon les pays? Sérieusement...!

S'agissant des baha'is, l'on pourrait se demander pourquoi une religion qui ne serait pas protégée par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme serait régulièrement mentionnée par l'Assemblée générale et le Conseil des Droits de l'Homme des Nations-Unies notamment à cause de la situation en Iran (et probablement bientôt du fait de la situation en Egypte).

De tout ce qui précède, la Cour conclut que la foi baha'ie, du simple fait de son existence, viole l'ordre et la morale publics.

Considérant que les dispositions réglementant les informations devant être mentionnées sur des papiers officiels sont considérés comme faisant partie de l'ordre public, et que “no data that conflict or disagree with it should be recorded in a country whose foundation and origin are based on Islamic shari’ah."

Par conséquent, la plainte des baha'is demandant que leur religion soit mentionnée sur leurs papiers est infondée.

Il est intéressant de noter à quel point cette décision est biaisée. Selon le respect du contradictoire, le Gouvernement aurait dû apporter des preuves de ce que un comportement donné menace l'ordre public. Rien dans la décision n'est dit à propos des preuves qu'aurait pu apporter le Gouvernement, rien sauf l'invocation incantatoire de contractions (évidentes) avec l'Islam.

S'agissant de l'argumentation juridique, mis à part l'obéissance à une décision de la Cour suprême, l'argumentation est une succession de contre-sens juridiques dont la motivation peine à cacher les motifs profonds (contradictions à l'Islam, soutien allégué de puissances "colonialistes").

Aucune explication permettant de comprendre en quoi quelques milliers de baha'is (dans un pays de 79 millions d'habitants) pourrait trouver l'ordre et la morale publique sans même être organisés (après que l'administration ait été dissoute par Nasser), et ignorant le fait que l'un des premiers principes des baha'is est justement l'obéissance au Gouvernement (qui les a conduit à dissoudre effectivement toute administration)...

Un superbe exemple de ce qu'il est possible de dire plus ou moins n'importe quoi avec l'apparence de la légalité...un vibrant appel à chacun de veiller en permanence à ne pas se laisser influencer par des biais similaires.

Ceci illustre à merveille l'importance de la position baha'ie de ne pas mélanger les pouvoirs politiques et religieux et de maintenir une administration étatique distincte de l'administration religieuse.

Le Nouvel Ordre Mondial pour lequel les baha'is travaillent comporte des garde-fous contre ce genre de non-sens.

jeudi 12 avril 2007

Miss Potter

Voilà un petit moment que le temps (et probablement aussi l'envie, le temps étant toujours une excuse pratique...) a manqué pour écrire, pour réfléchir par écrit, mais cela devrait bientôt revenir, notamment avec une petite réflexion en cours au sujet des élections de tout poil à venir, sans oublier la 3ème partie de l'analyse de la décision égyptienne en cours de traduction de l'anglais...

En attendant, encore une petite fiche cinéma, après avoir vu Miss Potter, un bon film de dimanche soir en famille. L'histoire d'une auteure de livre pour enfant qui m'était inconnue, et dont les images sont pourtant connues même de moi...assez mystérieux!

Une belle histoire dans l'Angleterre du 19ème siècle, un brin d'analyse sociale, et surtout l'histoire d'une passion, d'une passion pour le dessin, pour les livres, et de deux jeunes gens l'un pour l'autre.

Le seul point faible, l'on a un peu trop le sentiment de voir Bridget Jones à l'écran en permanence ou presque...

Voir la fiche Allociné

lundi 2 avril 2007

Ensemble c'est tout

Dans un genre tout à fait différent de ce qui précède, mais très bien pour autant, "Ensemble c'est tout" est un peu le film idéal "tout public".

Semble-t'il (je suis mal placé pour le savoir...) fidèle au livre, mais plus léger, moins noir...donc, pour ceux qui ne l'ont pas lu, lisez le après à la rigueur, mais pas avant.

Une belle histoire, magistralement interprétée par Guillaume Canet, Audrey Tautou et Laurent Stocker notamment. Léger, drôle, beau, émouvant...

L'oeil de Claude Berry compose chaque plan comme un tableau, la musique est bien choisie.

L'on sort de là avec l'impression d'avoir passé un bon moment. Ni plus, ni moins!

Voir la fiche Allociné

mardi 27 mars 2007

Détournement du droit en Egypte (2/3)

Avant de continuer l'analyse de la décision égyptienne (qui se trouve ici - en anglais) un bref rappel du billet précédent qui rappelait l'historique de l'affaire, et comportait un bref commentaire sur la décision de première instance, notant que bien que mieux que rien, cette décision n'était pas encore un signe d'une réelle liberté religieuse. Mais intéressons nous maintenant à la décision elle-même.

Arguments invoqués en appel

Les premiers arguments invoqués par l'administration furent procéduraux, prétendant que la Cour de première instance aurait dû à nouveau recueillir l'avis du Commissaire du Gouvernement après que les parties aient modifiées leur demande.

Le fait de commencer par invoquer des arguments procéduraux, outre le fondement logique, a aussi un fondement juridique montrant une fois de plus les similarités entre les systèmes égyptiens et français en la matière.

Dans le cadre d'une procédure administrative ayant pour objet l'annulation d'un acte administratif, il est nécessaire d'invoquer à la fois des arguments de (d'il-) légalité interne et externe pour pouvoir par la suite de la procédure compléter chaque catégorie d'argument. Si un plaignant omet d'invoquer un argument de chaque catégorie dès le début de la procédure, il ne pourra plus invoquer de tels arguments par la suite.

Typiquement, la première catégorie comporte des arguments procéduraux, et la seconde des arguments "de fond", invoquant la violation d'une règle supérieure par exemple.

Par conséquent, en pratique, tout requérant bien conseillé invoquera au moins un argument de chaque catégorie, même si l'argument ne tient pas, juste pour pouvoir par la suite en invoquer d'autres si par hasard il en découvrait au cours de la procédure.

Le Commissaire du Gouvernement intervient dans la procédure, mais n'est pas partie (ni requérant, ni défendeur). Il s'agit (en France à tout le moins) d'un juge indépendant dont la fonction est de proposer au Conseil d'Etat des solutions en droit pour résoudre le litige présenté. Il ne représente pas l'Etat (malgré son titre), lequel est l'autre partie, en principe le défendeur, dans ce genre de litiges.

Dans la décision, l'argument invoqué était que le Commissaire du Gouvernement n'avait pas pu réagir au changement de stratégie de la part des requérents en première instance (les baha'is).

D'autres arguments de fond avancés reposaient sur le fait que le jugement se serait fondé sur une loi relative au statut civil abrogée, la nouvelle loi prenant en compte l'amendement de l'article 2 de la Constitution donnant aux principes de la Shari'a musulmane le rang de source primaire de droit.

Un dernier argument était ainsi formulé :
« the judgment under consideration ignored the unanimous view of the scholars (fuqaha) and the formal opinions (fatwa) issued by competent authorities concluding that the meaning of the freedom of belief is that the individual has the freedom to embrace his like of the fundamentals of any belief, under the condition that his embracing of such a belief does not imply interference with the public order of the state or its stability; [and thus also ignored that] Baha’ism is excluded from divine religions and that its practice infringes on the established order of the state, and therefore it should not be inscribed for children because this is against the public order. »
De manière assez surprenant, le Conseil d'Etat ne répond pas à tout ces arguments mais suis sa propre argumentation juridique qui est sensiblement différente.

La décision du Conseil d'Etat

Arguments procéduraux

S'agissant de l'intérêt à agir des premiers requérants (privés) en appel, le Conseil estime que l'intérêt à agir se dérive de ce que : « such an act implies recognition of the Baha’i religion contrary to the established opinions of scholars and to those opinions included in fatwas emanating from competent authorities, as well as to the provisions of the Constitution. »

Légalement parlant il est pour le moins surprenant que la contradiction à la Constitution (qui est évidemment un motif légitime justifiant un appel) soit prise en compte de manière subsidiaire à l'opinion d'érudits et à des fatwas selon lesquelles la foi baha'ie ne serait pas une religion.

En tout état de cause, la Shari'a tenant sa légitimité juridique de l'article 2 de la Constitution amendée (voir ci-dessous) et non l'inverse, un tel argumentaire est un premier indice du caractère biaisé du raisonnement du Conseil.

Le Conseil d'Etat continue : « It is probable also that such an act may also have effect on him, [and] his family members, as a result of proselytizing activities that harmfully target the Muslim religion. »

Sans commentaires. Pour une religion qui interdit toute forme de prosélytisme et qui de toute manière est interdite d'avoir toute organisation en Egypte, il semble que les quelques milliers de baha'is (dans un pays de 79 millions d'habitants) font peur. Pourquoi?

Malgré cela, le Conseil n'a pas eu d'autre choix que de refuser les arguments procéduraux invoqués par l'administration (ou alors le biais aurait été beaucoup trop évident).

L'administration essaya d'argumenter qu'aucune décision négative implicite n'avait été prise, et que les requérants (les baha'is) auraient dû porter leur plainte devant un comité en charge du statut civil. Le Conseil répond, estimant que le refus ou l'omission de prendre une décision est bel et bien une décision négative et que le comité en question n'avait pas de compétence à ces sujets, rejettant les moyens avancés. Une autre solution aurait été quasiment injustifiable!

Le Conseil estima aussi que le tribunal en première instance n'avait aucune obligation d'entendre à nouveau le Commissaire du Gouvernement après que les parties aient changé leur stratégie (voir le premier billet). Encore un parallèle avec le système français, voilà qui est assez normal dans la mesure où le Commissaire n'est pas partie à la procédure, il ne subit aucun préjudice dès lors que le représentant de l'Etat a eu l'occasion de réagir.

Ainsi, l'apparence de l'indépendance subsiste, place au jugement au fond...analysé dans un dernier billet à venir...

samedi 24 mars 2007

Lettres d'Iwo Jima

Avant de continuer l'analyse de la décision des juges égyptiens, un peu de cinéma.

Certaines recettes marchent toujours!

Steven Spielberg produit en général de bons films, Clint Eastwood s'est déjà révélé être un très bon réalisateur. Lorsque les deux mettent ensemblent leurs compétences, le résultat est à la hauteur des attentes.

N'ayant pas vu le premier volet, La mémoire de nos père (fiche Allociné) je ne peux comparer ou faire les liens qui existent nécessairement, et je le regrette. Vivement la sortie du coffret.

Mais même sans les liens, ce film est simplement un beau film, pour autant qu'un film de guerre puisse être beau. Un film qui, bien que comportant des scènes de combats assez dures car probablement assez réalistes, est un film qui travaille enfin le caractère des soldats, leurs humeurs, leurs sentiments, leurs forces et leurs faiblesses.

Il est rare de voir un film de guerre s'intéresser autant à cet aspect des choses.

Le tout filmé par l'oeil très attentif de Clint Eastwood, chaque plan (ou presque) étant superbement travaillé.

Un bon film, et encore une occasion de réfléchir à la nature humaine...essayez de le voir en VO (japonais tout du long...), mais il est probable que la traduction enlève beaucoup de charme...

Voir la fiche Allociné

mardi 20 mars 2007

Joyeux Naw-Ruz!

Et une bonne nouvelle année!

Sur la signification de cette fête issue de la culture iranienne, voir un article très complet ici.

Pour le reste : il est temps d'aller marquer le coup!

Le soleil est en passe de se coucher sur le dernier jour de jeûne...

dimanche 18 mars 2007

Détournement du droit en Egypte (1/3)

Ce billet et les deux suivants traiteront de la décision du Conseil d'Etat Egyptien privant les baha'is d'Egypte de leur droit fondamental de citoyens (avoir des cartes d'identité et des certificats de naissances valables) du fait de l'obligation d'indiquer une religion (soit l'Islam, le Christianisme ou le Judaïsme) sans possibilité d'indiquer la foi baha'ie. Pour plus d'informations à ce sujet.

Une analyse précise de cette décision est intéressante particulièrement pour un juriste français du fait des similitudes que semble avoir le droit et la procédure administratifs égyptiens à commencer par le nom de la Cour administrative suprême : Le Conseil d'Etat.

Le texte intégral de la décision peut être trouvé ici en anglais.

La décision étant assez longue et détaillée (10 pages), l'analyse fera l'objet de trois billets différents, ce qui occupera un peu le blog...sachant que le dernier billet est le plus intéressant car traitant du fond de l'argumentation ;-)

Brièvement, la décision est un appel d'une décision de première instance obligeant l'Etat égyptien à émettre des cartes d'identité et des certificats de naissance (récemment informatisés) mentionnant la foi baha'ie comme religion. Le Conseil d'Etat annula la décision.

Deux appels furent lancés contre la décision, le premier visiblement privé, et le second gouvernemental.

La structure et le style de rédaction de la décision semble aussi directement inspirés des décisions du Conseil d'Etat français. La décision commence par une synthèse de la procédure jusqu'ici, rappelant les faits à l'origine du litige et la décision examinée.

Arguments avancés par les baha’is

Du résumé il ressort que les plaignants ont changé de stratégie en cours de procédure.

Ils commencèrent par argumenter que le fait pour l'administration de refuser de leur rendre leurs passeports et cartes d'identités confisqués à l'occasion d'une demande d'ajout de noms de leur fille violait la Constitution et la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

Par la suite, la demande fut donc apparemment modifiée en une demande d'annulation de la décision négative de refus d'émettre des cartes d'identité mentionnant leur religion ainsi que le refus d'émettre des certificats de naissance pour leurs filles.

Cette décision négative semble aussi inspirée du système français reconnaissant une décision implicite négative en cas d'absence de réponse de l'administration dans les deux mois. Si l'administration ne prend pas la décision ou n'agit pas selon ce qui a été demandé, le justiciable est en droit de demander aux tribunaux de confirmer si oui ou non l'administration avait l'obligation ou pas de prendre une telle décision ou d'agir.

Dans ce cas, l'action demandée était donc l'émission de cartes d'identité et de certificats de naissance mentionnant la religion baha'ie. L'absence d'action violerait la Constitution et la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

Il est intéressant de noter, grâce aux nouveaux développements, que de nouveaux arguments pourraient être tiré d'une demande de remplacer la mention de la religion par cinq dièses.

La décision attaquée

La juridiction de première instance annula la décision négative implicite en estimant que (les citations seront toutes en anglais par convenance) :
“existing authoritative reference books on Islamic jurisprudence indicate that Muslim lands have housed non-Muslims with their different beliefs; that they have lived in them like the others, without any of them being forced to change what they believe in; but that the open practice of religious rites was confined to only those recognized under Islamic rule. In the customs of the Muslims of Egypt this is limited to the peoples of the Book, that is Jews and Christians only.

The provisions of the shari’a [Islamic jurisprudence] require a disclosure that would allow to distinguish between the Muslim and non-Muslim in the exercise of social life, so as to establish the range of the rights and obligations reserved to Muslims that others cannot avail [themselves] of, for these [rights and obligations] are inconsistent with their beliefs.

Thus, the obligation prescribed by the Law of Civil Status no. 143 of 1994 concerning the issuance of an identity card to every Egyptian on which appears his name and religion and the same on birth certificates is a requirement of the Islamic shari’a.

It is not inconsistent with Islamic tenets to mention the religion on a person’s card even though it may be a religion whose rites are not recognized for open practice, such as Bahá’ism and the like.

On the contrary, these [religions] must be indicated so that the status of its bearer is known and so he cannot enjoy a legal status to which his belief does not entitle him in a Muslim society. It is not for the Civil Registry to refrain from issuing identity cards or birth certificates to the followers of Bahá’ísm, nor it is up to such Registry to leave out the mention of this religion on their identity cards.”
Voilà qui est intéressant. Si le résultat factuel (si cette décision avait été confirmée) aurait été positif (les baha'is obtenant leurs papiers...) le résultat n'aurait pas pour autant été un résultat très positif au regard des motivations.

La juridiction de première instance estime que : La religion doit être indiquée afin d'identifier à quelle communauté appartient un citoyen afin qu'il ne puisse pas bénéficié d'un statut légal que sa croyance lui interdit dans une société musulmane.

Le chemin jusqu'à une vraie liberté religieuse est encore loin. Dans un autre pays connu des défenseurs des droits de l'Homme (ou de personnes s'intéressant aux problématiques nucléaires), les baha'is sont actuellement fichés, et ce n'est probablement pas dans le noble but de leur accorder enfin les droits de citoyenneté de base dont ils sont privés depuis trop longtemps.

Pour replacer les choses dans leur contexte. Les baha'is ne demandent pas une reconnaissance officielle de leur foi, ils ne demandent ni plus, ni moins que d'être traités comme des citoyens normaux, d'avoir des papiers en règles, condition pour ne pas être licencié, et accéder aux services publics de base dans un pays en état d'urgence...

La simple absence de la mention d'une religion suffirait. Mais il paraîtrait que le système informatique ne l'autorise pas...

En tout état de cause, la décision de première instance a été annulée...

(à suivre…)

samedi 10 mars 2007

Un banal WE de jeûne

L'avantage de la période de jeûne est qu'elle offre beaucoup de temps pour faire...beaucoup de choses.

Ce WE aura aussi été l'occasion d'une réflexion sur le développement durable lors d'un colloque en présence de Nicolas Hulot et de PDG de grandes sociétés françaises.

Globalement, il en ressort une chose : l'humanité doit prendre conscience collectivement de sa responsabilité, et de la nécessité d'une solidarité mondiale : nous en sommes loin!

Dans ce contexte, le message baha'i s'adressant à l'ensemble de l'humanité et traitant notamment des questions de développement durable s'insère de mieux en mieux dans les besoins d'une humanité qui doit aujourd'hui se réveiller : l'urgence est réelle!

Anecdote de Nicolas Hulot : Si l'on rapportait l'histoire de la planète à une année, l'homme serait apparu le 31 décembre à minuit moins 3 minutes...ajoutons à cela que les vrais dégâts n'ont commencés qu'au 20ème siècle, et en si peu de temps c'est aujourd'hui 50% du vivant qui est menacé!

Bien joué!

Face à cela, à part une réelle transformation de l'humanité qui passe par la transformation de chaque individu afin qu'il adapte ensuite son comportement de toute urgence, difficile de trouver d'autre solution convaincante.

C'est exactement dans ce contexte que s'inscrivent les activités proposées par les baha'is.

Le reste du WE fut un peu plus "matériel", inévitable lorsque la semaine est aussi chargée.

Mais en dehors de ces obligations de survie, le vendredi soir a été l'occasion d'une sympathique soirée lors de laquelle j'ai été initié au concours de TUC. Le but du jeu : manger en une minute le plus grand nombre possible de TUC. Beaucoup moins facile qu'il n'y paraît. Un jeu drôle entre gens harassés par une semaine de travail éprouvante.

Sinon, pour le reste...bravo Flo...une vraie chef! :-) et merci pour l'invitation Raph!

Pour retourner à des choses plus "naturelles", ce WE aura aussi été l'occasion d'accueillir un nouvel habitant permanent...


Si, si, c'est un bonzaï :-)

Bienvenue!

Et si avec ça, je n'apprends pas la patience...

mardi 6 mars 2007

La vie des autres

Peu de temps (malgré le temps dégagé par le jeûne) pour de la réflexion de fond...mais pas mal de sujets à traiter...donc soyons optimistes...

Le peu de temps restant est utilisé à bon escient pour se détendre un peu afin de ne pas faire sauter toutes les plombs, la surchauffe est proche!

En tout cas, ce film, un très bon film, à rajouter à la filmographie dans la rubrique Allemagne de l'Est. S'il vous plaît, pour les germanophones, en allemand. Les sous-titres très inégaux dans leur qualité ne laissent rien présager de bon pour l'adaptation, et quelques blagues sur Honnecker sont tout simplement géniales...

Un film très dur, et pourtant quasiment sans violence physique, l'on prend la violence, la perversion du système de surveillance de chacun par chacun en pleine figure.

Au milieu de tout cela, les trois personnages principaux vivent chacun une histoire, difficile, faite d'amour, de désespoir, et d'un peu d'espoir dans un monde meilleur et dans la nature humaine.

Rassurant lorsqu'il s'agit de la nature humaine, effrayant lorsqu'il s'agit des dérives d'un Etat totalitaire, réaliste sur le bilan même s'il n'est que brièvement évoqué.

Un bon film à chaudement recommander...

Voir la fiche Allociné

vendredi 2 mars 2007

L'unité dans la diversité

"Qu'il n'y ait aucun doute quant au but qui anime la loi universelle de Baha'u'llah...

Elle n'ignore pas, ni ne veut supprimer, la diversité due aux origines ethniques, au climat, à l'histoire, aux langues et aux traditions, aux manières de penser et aux coutumes qui différencient les nations et les peuples du monde.

Elle en appelle à une loyauté plus large, à une aspiration plus vaste que celles qui ont jamais animé la race humaine.

Elle insiste sur la nécessité de subordonner les impulsions et les intérêts nationaux aux revendications impérieuses d'un monde unifié.

Elle refuse une centralisation excessive, d'une part, et rejette toute tentative d'uniformité, de l'autre.

Son mot d'ordre est l'unité dans la diversité..."

(Extrait d'une lettre de Shoghi Effendi, tiré d'une Compilation de textes)


Cet extrait qui ouvrait la lettre de l'Assemblée nationale de France aux fêtes de 19 jours qui ont eut lieu hier et la lettre qui a suivi étaient tout simplement...magnifiques!

La fête de 19 jours à laquelle j'ai assisté hier était une superbe illustration de cette unité dans la diversité, et nos discussions nous ont montré à quel point les idéaux qui nous sont communs apportent des solutions adaptées aux problèmes de sociétés aussi diverses que la société malaisienne, japonaise, irlandaise, française...

Merci à vous tous hier au soir...et merci pour cette lettre!

Un beau cadeau pour cette fin d'Ayyam-i-Ha (jours intercalaires) et ce début de jeûne.

mardi 27 février 2007

Taxi 4

Non? eehh si!

Malgré les déboires judiciaires de l'un des acteurs, qui le rendent un peu moins sympathique, malgré l'empathie que l'on peut avoir avec ses problèmes, ce film est un bon divertissement...

Une excellente soupape dans une période un peu agitée comme elle peut l'être actuellement...

Scénario bateau, cascades à gogo, répliques au ras de l'eau (les paquerettes ça ne rime pas), mais le tout très efficace : on rit, et c'est tout ce que l'on demande à ce film...rien de plus!

Après les allemands, les japonais, les sino-suisses, voici que les pauvres belges font les frais de l'humour marseillais...

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dimanche 25 février 2007

WE pluvieux...WE heureux!

Peu de temps en ce moment pour se poser, réfléchir, écrire...

Le travail, professionnel, extra-professionnel, tant de choses à faire. Le début d'une semaine on l'espère un peu plus calme, après un WE agréable de vrai repos, malgré la météo...

Les Vexins français et normands recèlent quelques trésors de verdure...

Des vues imprenables sur les méandres de la Seine...

Des petits manoirs sympathiques aux restaurants de grande qualité pour passer la nuit.


L'une des multiples demeures de la famille La Rochefoucauld. Le Chateau troglodytique de la Roche-Guyon.

Sans oublier...avant le retour dans la jungle urbaine...de la promesse du printemps prochain...

mercredi 21 février 2007

Un hommage en clin d'oeil en ce jour spécial...

Le choix sera difficile :-)









mardi 20 février 2007

Citoyen apolitique entre les clivages

Il y a quelques temps de cela, Koz de Toujours tu m'intéresses, s'interrogeait sur l'impact des croyances religieuses sur les opinions politiques.

Le sujet m'a intéressé, et assez logiquement, je me suis posé la question de savoir quel impact cela peut avoir pour un baha'i.

D'entrée de jeu, il faut souligner que les baha'is parlent toujours de l'interdiction qu'ils ont de s'engager en politique.

Baha'u'llah exprime cela en des termes allégoriques.
"Que nul ne lutte contre ceux qui détiennent l’autorité sur le peuple.
Laissez-leur ce qui leur appartient, et dirigez votre attention vers le
coeur des hommes
."
Cela est précisé par une citation de Shoghi Effendi (le Gardien de la foi baha'ie) qui dit :
"Il est de leur devoir, d’une part, de manifester le caractère apolitique de
leur foi et, d’autre part, d’affirmer leur loyauté et leur obéissance sans
réserve envers tout ce qui représente le jugement réfléchi de leur gouvernement
respectif
."

A mon sens, il faut comprendre l'affirmation de non implication en politique comme l'interdiction de s'engager en politique politicienne, car le message baha'i de transformation de l'humanité et toutes ses implications sont éminements politiques.

Non seulement la foi baha'ie est apolitique, mais la loyauté au Gouvernement, qui impacte nécessairement l'expression de l'opinion politique en imposant une sorte de devoir de réserve, est un sujet à elle toute seule.

"[...] Quel que soit le pays où ils résident et aussi développées que soient
leurs institutions, ou aussi profond que soit leur désir de faire respecter les
lois et d’appliquer les principes énoncés par Bahá’u’lláh, ils subordonneront
sans hésitation l’action de telles lois et l’application de tels principes aux
exigences et aux décrets légaux de leurs gouvernements respectifs
. [...]"
Les baha’is obéissent aux lois tant que la soumission à ces dernières n’implique pas de renier leur foi. A ce sujet, la situation des baha'is d'Egypte (en anglais), toujours privés de papiers d'identité du fait de leur conviction religieuse, est topique, et abordée sous un autre angle encore ici (en anglais aussi).

Les baha'is obéissent, mais n'hésitent pas si nécessaire à faire valoir leurs droits par toutes les voies légales (comme l'illustre cette histoire, ou encore la démarche des baha'is allemands - en allemand).

Mais alors pour en revenir à la politique, dans ce contexte, qu'est-il possible de dire? de faire? Les baha'is peuvent faire valoir leurs droits par les voies légales, mais n'ont-ils pas le droit de participer au débat public? Doivent-ils s'en désintéresser pour se concentrer "sur les coeurs des hommes" selon l'injonction de Baha'u'llah?

Eh bien non, bien au contraire...Shoghi Effendi écrit aussi :
"Il devrait être parfaitement clair qu’une telle attitude ne suppose pas la
moindre indifférence à l’égard de la cause et des intérêts de leur propre pays,
ni quelque insubordination de leur part à l’autorité de gouvernements reconnus
et établis."

Encore mieux...

"Elle ne constitue pas non plus une répudiation de leur obligation sacrée de promouvoir, de la manière la plus efficace, les meilleurs intérêts de leur gouvernement et de leur peuple."
Et même encore plus fort :
"Elle dénote le désir, que chérit chaque disciple véritable et loyal de Bahá’u’lláh, de servir, de façon désintéressée, discrète et patriotique, les plus hauts intérêts du pays auquel il appartient, et d’une manière qui n’entraînerait aucune déviation des normes élevées d’intégrité et de véracité associées aux enseignements de sa foi."
Ce dont il est question est un sain patriotisme.

Les baha'is ont des opinions politiques, qui sont différentes selon la sensibilité de chacun. Ils ont l'obligation sacrée de promouvoir les meilleurs intérêts de leur peuple, mais ne peuvent pas faire de politique politicienne.

Ils doivent se garder de points de vue indiquant un manque de loyauté au Gouvernement, mais cela n'exclut pas de pouvoir émettre des critiques constructives, à condition qu'elles ne puissent jamais être perçues comme un "point de vue baha'i" qui en matière de politique humaine n'existe assurément pas.

Il s'agit en somme d'un devoir de réserve et de modération dans l'expression qui permet de participer à enrichir le débat public, sans entrer dans des considérations de politique politicienne ou de personnes, en faisant prendre un peu de hauteur au débat, hauteur dont il manque souvent.

dimanche 18 février 2007

WE en famille

Semaine chargée...gros dossier arrivant à son terme. Petit coup de vide...

Les bouchons à la sortie de Paris...


L'arrivée à la campagne...de nuit!



Moments en famille, même s'il en manque un...mais bon :-)

Ressourçons nous un peu...


"... quoi que je regarde, je découvre aisément que cela te révèle à moi, me rappelle tes signes, tes symboles et tes témoignages. Par ta gloire ! Chaque fois que je lève les yeux vers ton ciel, je me souviens de ta majesté et de ton élévation, de ta gloire et de ta grandeur incomparables; et chaque fois que je tourne les yeux vers ta terre, j'en viens à reconnaître les signes de ton pouvoir et les témoignages de ta bonté. Et quand je regarde la mer, je trouve qu'elle me parle de ta majesté, de la force de ta puissance, de ta souveraineté et de ta grandeur. Et à chaque fois que je contemple les montagnes, je suis amené à découvrir les emblèmes de ta victoire et les étendards de ton omnipotence"
"Dis: La nature en son essence est l'incarnation de mon nom, l'Auteur, le Créateur. Ses manifestations sont diversifiées pour des causes variées et, dans cette diversité, il y a des signes pour les hommes de discernement. La nature est la manifestation de la volonté de Dieu qui s'exprime dans et par le monde des contingences. Elle est un don de la Providence ordonnée par l'Ordonnateur, le Très-Sage"

jeudi 15 février 2007

Molière

Après un commentaire d'un film comme Blood Diamond, Molière peut sembler bien désinvolte.

Et pourtant, il fait bon parfois d'aller au cinéma aussi simplement pour se détendre, rire un bon coup, et se laisser aller.

L'idée du scénario est vraiment bonne, Molière mis en scène dans une de ses propres pièces. N'attendez pas une reconstitution historique, un film biographique, rien de tout cela.

De la franche rigolade, la combinaison de Fabrice Lucchini et Edouard Baer est vraiment hilarante, parfois presque un peu trop.

Romain Duris fait montre de talents d'acteurs certains.

Pas un grand film, mais un bon moment de divertissement à recommander...

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mardi 13 février 2007

Sommes nous responsables de nos actes?

Intrigué à la lecture d'une série de billets de Pipoki s'intéressant au libre-arbitre, à la morale, au mérité etc...je me suis posé la question de mon approche face à ces questions, approche nécessairement influencée par mes convictions religieuses.

Tout d'abord, sommes-nous responsables de nos actes? A première vue, il semblerait que oui...

O fils de l'existence ! Fais ton examen de conscience chaque jour avant d'être appelé, car la mort fondra sur toi sans prévenir et tu seras invité à rendre compte de tes actes. (Parole Cachée 1:31)

La responsabilité implique que l'on puisse choisir. Comment pourrait-on être responsable si l'on ne décide pas d'agir d'une manière où d'une autre, si l'on ne dispose pas de libre-arbitre?

Sur ce point, les Extraits des Ecrits de Baha'u'llah apportent des éléments de réflexion utiles (Verset 68).

Sache, ô fruit de mon arbre, que les décrets du souverain Dominateur des choses touchant le destin et la prédestination sont de deux sortes. Il faut les accepter et leur obéir. Les décrets de la première sorte sont irrévocables tandis que les autres se trouvent, comme disent les hommes, en suspens.

Aux premiers qui sont définitifs, tous se doivent soumettre, sans réserve. Non que Dieu n'ait pas le pouvoir de les changer ou repousser. Mais le mal qui résulterait de ce changement serait pire que l'accomplissement du décret primitif, c'est pourquoi chacun doit acquiescer de tout coeur à la volonté divine et s'y tenir en toute confiance.

Quant au décret qui se trouve en suspens, il est, celui-là, d'une nature telle que les prières et les supplications le peuvent détourner. Dieu veuille que toi, qui es le fruit de mon arbre, et ceux qui se joignent à toi puissiez être préservés de ses mauvaises conséquences !

Les décrets touchant le destin. Cela signifie t'il que tout est réglé? Pourquoi si tel devait être le cas en serait-il pas écrit "Les évènements de la vie sont de deux natures...".

De plus, si seule la prière PEUT détourner un décret divin dans certains domaines, si l'ensemble des décrets immuables et en suspens devraient couvrir l'ensemble de la vie, cela reviendrait à une négation absolue du libre-arbitre.

De quels actes faudrait-il donc faire le bilan chaque soir? Des prières pour détourner un certain décret? Décret qu'au demeurant il n'est pas possible de connaître à l'avance?

Quel intérêt présentent pour un croyant les actes dans ce monde? Si ce n'est d'acquérir des qualités pour la vie dans l'au-delà? Comment pouvons nous mesurer nos actes?

Là pour le coup, la réponse est claire :
Combien souvent il arrive qu'un pécheur atteigne, à son heure dernière, l'essence même de la foi, se décide finalement à boire à la coupe de l'immortalité et prenne son vol vers l'Assemblée céleste, alors qu'un dévot croyant, à l'heure fixée pour l'ascension de son âme, tombe au contraire, par suite d'un changement radical, dans les derniers degrés de la géhenne. (Verset 125 des Extraits des Ecrits)

Pour résumer...nous savons qu'il faut faire un examen de conscience quotidien ce qui pousse à croire à un certain libre-arbitre, mais ne savons pas vraiment sur quels critères ce qui en limite nécessairement la portée. Il est possible de s'interroger sur la part de notre vie qui est pré-écrite ou non et de surcroît, même la décision finale n'est pas nécessairement dépendante des bonnes ou mauvaises actions.

Quelle conclusion en tirer? Baha'u'llah continue :
"Notre intention, en révélant ces substantielles et convaincantes paroles, est de persuader celui qui cherche la vérité, qu'il doit tenir pour transitoires, voire pour un pur néant, toutes choses autres que Dieu qui est l'Objet de toute adoration." (Verset 125 des Extraits des Ecrits)

Voici donc le fin mot de l'histoire : la crainte de Dieu!

A mon sens, nous sommes responsables de nos actes, nous avons un marge de manoeuvre et une influence sur nos vies...

Les Ecrits baha'is sont pleins d'appel à l'initiative et à la responsabilité individuelle. Un extrait intéressant des Causeries d'Abdu'l-Baha à Paris est à cet égard intéressant :
"Je vous encourage fortement à ne pas laisser vos coeurs enchaînés par les choses matérielles de ce monde; je vous adjure de ne pas demeurer allongés complaisamment sur le lit de la négligence, prisonniers de la matière, mais bien de vous lever et de vous libérer de ses chaînes." (Causeries d'Abdu'l-Baha à Paris)
Simplement, nous devons toujours garder en mémoire que nous n'avons pas la compétence de juger de la qualité ou non de nos actes. Nous avons la possibilité de la mesurer, des règles, des obligations nous indiquent une marche à suivre, une ligne rouge à ne pas dépasser, ou parfois seulement des voies possibles, mais malgré cela, Lui seul garde le dernier mot.

Nous sommes doués de raison, capables d'influencer le cours de nos vies (dans une certaine mesure), nous nous devons d'agir, nous sommes responsables de nos choix, capables de les évaluer, mais non compétents pour en tirer les conséquences : voilà à mon sens une approche de la crainte de Dieu.

lundi 12 février 2007

Blood Diamonds

Un chef-d'oeuvre...

En revanche : âmes sensibles s'abstenir, et une limitation d'âge un peu plus sérieuse (16 ans au lieu de 12) n'aurait pas fait de mal. Le film est aussi dur et violent qu'il est beau.

La problématique des diamants de guerre, des enfants-soldats, des guerres ethniques, des relations nord riche-sud pauvre, sont traitées crûment, sans fioritures, et de manière réaliste.

Les travers risqués, les clichés romanesques qui se greffent classiquement sur ce genre de films sont soigneusement évités.

Les trois acteurs principaux, et de nombreux autres, sont excellent.

La musique est soignée...bref...Passage des larmes au rire, du ridicule de situation aux situations réelles...

Probablement l'un des meilleurs films de l'année qui commence, et sans doute le deuxième film grand public d'aussi bonne qualité sur l'Afrique après Hotel Rwanda.

J'ai particulièrement apprécié les réflexions sur la nature humaine.

"Mes convictions me font dire que l'Homme est bon par nature, mon expérience le dément."

Cette réplique, certainement mal rendue (ayant vu le film en VO) m'a poussé à m'interroger sur mes convictions en la matière...cela fera l'objet d'un prochain billet!

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vendredi 9 février 2007

Chose promie, chose due

Dans un commentaire "hors-sujet" Marco attirait mon attention sur un article intitulé "Les évêques français face à Benoît XVI", ou encore un autre article intéressant intitulé "Peut-on ne pas croire" que je n'avais pas encore eu le temps de lire dans le Monde Diplo, je lui promis donc de lui fournir mon sentiment sur la question.

L'article au sujet des Evêques illustre à mon sens tout à fait la spécificité de la culture et de la société française qui se résume dans la notion "d'exception culturelle". Les français sont par nature un peu rebelles, anti-conformistes (ou à tout le moins veulent-ils en donner l'impression).

Lors d'un débat en terminale en cours d'histoire autour de la puissance française, j'avais eu l'occasion de résumer cela en une formule qui avait fait mouche : "La puissance de la France réside dans la conviction des français que leur pays est une grande puissance" - et c'est déjà beaucoup!

Par ailleurs, cet article me donne l'impression que la religion catholique a un peu de mal à gérer la diversité et me fait réfléchir à la porté de la notion d'unité dans la diversité prônée par les écrits baha'is.

Ce n'est pas quelque chose qui coule de source. En France, et probablement ailleurs aussi, la diversité des communautés baha'ies implique des efforts permanents de chacun pour comprendre la différence de l'autre, la respecter pour ce qu'elle est!

Ajoutez à cela la spécificité culturelle française (qui existe au même titre que la spécificité culturelle américaine, iranienne, allemande ou portugaise ;-)) et chaque communauté nationale doit trouver son modèle, sans se laisser haper par la tentation d'un modèle unique.

S'agissant de l'article sur la question de savoir si l'on peut ne pas croire...il est toujours intéressant d'approfondir sa connaissance de telles analyses, surtout dans un pays comme la France.

Un récent paradoxe. La majorité des français se dit non croyant, mais une grande majorité des français estime que l'on ne peut pas se moquer de la religion.

Je me limiterai à des propos que l'on impute à Pascal :
- si la Dieu n'existe pas et que je ne crois pas en lui : je ne risque rien
- si la Dieu n'existe pas et que je crois en lui : je n'ai rien perdu
- si la Dieu existe et que je ne crois pas en lui : j'ai tout perdu
- si Dieu existe et que je crois en lui : j'ai tout gagné

Le calcul est vite fait...

Et sur ce, je m'échappe pour la Gare du Nord...je pars en déplacement à Bruxelles...

mercredi 7 février 2007

Du respect du sacré au sacré manque de respect...

Période un peu tendue au travail, donc postage minimaliste, juste pour signaler deux billets intéressants au sujet de l'affaire des caricatures :

- l'un, par Koz, autour du principe de respect de l'autre,

- l'autre, par Criton, autour des limites juridiques au principe de la liberté d'expression.

Je me sens très proche, pour ne pas dire en accord, avec les deux analyses.

dimanche 4 février 2007

Les Ambitieux

Divertissant, mais sans plus.

Par moments le film se tire un peu en longueur, en scènes inutiles et en clichés.

En revanche, on notera des moment vraiment drôles. Quelques éléments de réflexion sur la vie, l'amour, les relations humaines.

Karin Viard, et Eric Caravaca sont convaincants et probablement prometteurs.

Bon pour un moment de détente, mais pas à plein tarif...

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vendredi 2 février 2007

De la déformation professionnelle...

Une citation qui a attiré mon attention de juriste...
"A propos de ce royaume, il existe maintes relations et bien des versets de portée générale ou particulière." (4 vallées, verset 14.33)
Des versets de portée générale ou particulière...cela me fait automatiquement penser à : lex specialis derogant lex generali (la règle spéciale déroge à la règle générale).

Est-il envisageable d'appliquer ce principe à des écrits sacrés?

D'abord, de quel royaume s'agit-il? A priori, le texte nous donne les réponses un peu avant.
"Ainsi montrâmes-Nous à Abraham le royaume céleste et terrestre afin qu'il soit
confirmé dans la connaissance."
(4 vallées, verset 14.27)

Donc Abraham a vu le royaume céleste et terrestre pour se voir confirmé dans la connaissance. Nous voilà bien avancés.

Peut-être cela peut-il être lu en combination avec ces extraits des Ecrits de Baha'u'llah :

"Il y a deux façons de considérer les manifestations de Dieu. La première
consiste à envisager leur condition abstraite, pure, la condition de l'unité
incomparable. A cet égard, si tu les désignes tous du même nom et que tu leur
assignes les mêmes attributs, tu ne t'écartes pas de la vérité."
(EEB, Verset 22.3)

"L'autre aspect du prophète est celui de sa condition particulière. Il appartient au monde de la création et de ce fait, est soumis à des limites. A cet égard, chaque manifestation de Dieu a une individualité distincte, une mission définie avec précision, une révélation spécialement prédestinée et des limites qui lui sont propres." (EEB, Verset 22.11)

La généralité relèverait donc du monde divin, et la particularité du monde contingent?

Comment cela s'articule t'il avec le début de ce texte des 4 vallées?

"Voici le coeur de ce mystère: "Il fait ce qu'Il veut, Il ordonne ce qui Lui plaît."" (4 vallées, verset 14.2)

Malheureusement pour nous...

"Tous les citoyens du ciel et de la terre se mettraient-ils à vouloir démêler cette
lumineuse allusion ou cette ténébreuse énigme, et persévéreraient-ils jusqu'au
jour où résonnera la trompette, qu'ils échoueraient néanmoins à en comprendre
une seule lettre; car il s'agit là du stade de l'immuable décret de Dieu et de
son mystère préordonné."
(4 vallées, verset 14.3)

"Car nous sommes au royaume du Commandement absolu, là où n'ont cours aucun des attributs terrestres." (4 vallées, verset 14.19)

Bref, vous aurez constaté dans la numérotation que les versets ne sont pas toujours dans l'ordre. C'est une tentative de lecture...d'autres sont certainement possibles.

Mais pour en revenir au point de départ...des versets à portée générale ou particulière...se rapportant tout à tour à des aspects divins ou contingents, généraux ou particuliers...

Cela permettrait peut-être d'expliquer ce qui apparaît parfois à la première lecture comme étant contradictoire.

Comme nous le rappelle cruellement la dernière citation, nous pouvons essayer, mais de toute manière nous ne trouverons pas la réponse, en tout cas s'agissant du royaume céleste et terrestre.

Néanmoins, ne pas chercher, malgré cela, serait pour moi une abdication de l'esprit critique, une négation même de la recherche personnelle et indépendante de la vérité...